Bénévole, un métier à part entière !

Mon nom est José. Ou Jean-Pierre. Ou Evelyne. Appelez-moi Coach. Comme le font les enfants de mon équipe, mes petits gars, mes gamins, mes loulous comme ils aiment que je les appelle sur le terrain. Je suis coach d’une équipe de hockey. Bénévole évidemment. Payé plus au nombre de sourires qu’au nombre de buts inscrits. Les samedis sont bien chargés, tant en temps qu’en émotion. Car le métier de coach n’est pas de tout repos. Enfin, je devrais dire, les métiers de coach : entraineur, chauffeur, psychologue, infirmier, communicateur, professeur, instructeur, arbitre, juge, avocat, policier, intendant, ambassadeur, négociateur et conciliateur. Et le comble, c’est que dans la vie professionnelle, je n’exerce aucun de ceux-là. Je dois donc certainement faire des erreurs dans un de ces postes mais les parents ne m’en tiennent heureusement pas rigueur. On est humain après tout !

Ce matin, comme tous les samedis matin, c’est la même ritournelle : se lever tôt dans une maison encore silencieuse. Chut, ne pas réveiller son conjoint qui profite du week-end pour s’accorder une heure de couette supplémentaire. Préparer un petit-déjeuner copieux et habiller son enfant. Contrôler son sac. Préparer le mien : prendre des balles, les cartes d’identité, des protège-dents et protège-tibias supplémentaires, on ne sait jamais. Et un peu d’argent, il y en a toujours bien un qui n’a pas de bouteille d’eau avec lui. Démarrer la voiture. Ouf, le plein a été fait hier. Rejoindre le reste de l’équipe. Ne pas être en retard. Vérifier les présences et les équipements. Appeler les retardataires. Ouf, la carte de téléphone est rechargée. Conduire une heure dans un niveau de décibels euphorique. Arriver au club visité. Discuter avec l’équipe adverse. On n’a pas d’arbitre ! En trouver un. Echauffer les joueurs. Communiquer la composition de l’équipe. Garder la motivation de ceux qui commencent sur le banc. Expliquer la tactique. Demander le silence. Encourager les joueurs. Apprendre les règles. Effectuer les changements. Vérifier que chacun a son temps de jeu. Tempérer les nervosités. Réprimer les mauvais gestes. Soigner les bobos. S’inquiéter. Crier. Consoler. Féliciter. Saluer les adversaires. Débriefer sans casser. Refaire le match avec les parents. Entendre les déceptions. Expliquer. Justifier. Payer un verre. Accepter un autre. Revenir à la maison en faisant quelques détours. Les confier à leurs parents. Ouf, quelques décibels en moins. Valider la feuille de match. Discuter avec son propre enfant.

Fin de la matinée. Ah, j’oubliais. On a fait match nul. C’était vraiment une chouette journée. Vivement samedi prochain. Mais avant cela, il faut encore convoquer, écrire, préparer, relancer, faire la feuille de match, répondre,…